Colas

Fabricant français des didgeridoos "HexSpira"

Colas, Qui est-il?

Dans un premier temps musicien, Colas aime proposer un voyage dans les profondeurs du didgeridoo, là où les harmoniques chantent et les rythmes s’entremêlent. Il a récemment mis au point un procédé pour créer des didgeridoos de section hexagonale : en collant 6 lattes de bois identiques aux arrêtes chanfreinées pour permettre un assemblage parfait.

Quel intérêt, par rapport à un bon vieux didg sandwich ??

Colas nous raconte: Le premier intérêt, c’est dans la façon d’aborder la géométrie de la colonne d’air : c’est la forme de mes lattes qui détermine entièrement la forme du didg. Je travaille en 2D en découpant selon une géométrie qui correspond aux sections cylindriques et coniques du didg. Lors de l’assemblage la forme 3D finale apparaît avec une très grande précision, les sections internes sont exactement aux cotes voulues. Par comparaison, quand on creuse 2 pièces de bois, si on veut créer une forme précise on travaille dans la masse et il faut beaucoup d’étapes de contrôle, c’est très fastidieux.

Le deuxième intérêt de cette méthode, il vient du travail par gabarit. Je fabrique d’abord un gabarit qui me sert à créer 6 lattes bien identiques entre elles, et bien conformes aux dimensions souhaitées. Ensuite je peux m’en resservir autant de fois que je veux, alors une fois que j’ai mis au point une colonne d’air qui me satisfait vraiment, je peux reproduire le didg à l’identique.

On sort du côté « pièce unique » pour entrer dans une autre démarche : créer des modèles, des gammes d’instruments. Une grosse part du projet c’est la recherche sur les colonnes d’air et l’élaboration de modèles, pour pouvoir proposer des instruments avec un son et une jouabilité travaillés aux petits oignons, sans défauts, avec un accordage précis… ça permet aux gens qui cherchent un instrument d’avoir des repères précis : ce didg a tel son, je l’ai déjà joué/ entendu, et je sais que je peux avoir exactement le même. Ça permet aussi de créer des gammes d’instruments, avec des caractéristiques communes déclinées sur plusieurs notes.

Fabrication: Les didgeridoos sont fabriqués en contreplaqué de bouleau nordique, le haut de gamme du panneau de bois en terme de résistance mécanique, avec beaucoup de plis fins et une densité élevée. Les instruments sont massifs, entre 3 et 4 kg, avec une vraie sonorité boisée, mais n’ont aucune des fragilités du bois. On peut avoir pas mal d’idées reçues quand on entend « contreplaqué », j’en avais aussi, mais en réalité pour certaines applications c’est presque un matériau miracle. C’est souple, ça ne travaille pas, ça ne peut pas fissurer, c’est extrêmement solide… Et ça reste du bois car la structure des fibres est préservée (contrairement aux agglomérés qui n’ont rien à voir...)

Question solidité de l’ensemble je voulais avoir le cœur net, savoir si mon assemblage tenait la route, j’ai donc fait des crash tests… un didg laissé toute une semaine de canicule en juillet dans une voiture plein soleil, puis toute une nuit contre un feu de camp… il n’a pas bougé, ni le bois ni le collage ! Il a aussi résisté à plusieurs passages en voiture. J’ai été très impressionné et je suis du coup très confiant dans la robustesse de mes instruments.

Au niveau des finitions l’intérieur est vernis et l’extérieur est traité avec une huile dure. les embouchures sont généralement réalisée en hêtre ou en frêne, polies et huilées à l’huile de lin. C’est le seul entretien régulier à effectuer, en plus du lavage périodique à l’eau de l’intérieur de l’instrument : nourrir l’embouchure avec de l’huile de lin, à l’intérieur et sur le rebord où l’on pose les lèvres. Les instruments ont également des cornières en aluminium autour du pavillon afin de rajouter une protection supplémentaire contre l’abrasion.